Résumé : Cet article s’intéresse à la problématique du changement dans la politique étrangère d’un Etat. Il se fonde sur l’exemple burkinabè marqué par une nouvelle rupture de relations diplomatiques avec Taïwan. Ce constat nous invite à élucider ce paradoxe en matière de politique étrangère. Autrement dit, quels sont les déterminants de la politique étrangère du Burkina Faso à l’égard de la Chine ? S’il est évident que la politique étrangère concourt à la préservation de l’intérêt national, il est pertinent de comprendre et de tenter de donner une explication à cette fluctuation des relations sino-burkinabè. Cette contribution à l’analyse de la politique étrangère dans les relations internationales à travers les rapports sino-burkinabè est le fruit d’une analyse de données collectées par la recherche documentaire et d’entretiens avec certains agents du ministère des affaires étrangères et des Burkinabè de l’extérieur. La méthodologie a fait recours à des variables explicatives du changement dans la politique extérieure, notamment des variables dépendantes et indépendantes. Il ressort que l’histoire des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la Chine remonte à la période des indépendances africaines. Cependant, ces relations sont rompues très rapidement. A l’analyse le rapprochement de Ouagadougou vers Pékin constitue une mesure pour sortir le pays de son isolement au regard notamment des changements géopolitique et économique dans le monde et la sous-région africaine. En effet, la Chine continentale a établi un véritable réseau de relations diplomatiques caractérisées par des apports économiques aux Etats africains considérés comme des alliés. Le changement de politique étrangère du Burkina Faso à l’égard de la Chine relève du réalisme aussi bien économique que sécuritaire.

Kouléga Julien NATIELSE

Docteur en science politique, enseignant-chercheur à l’Université Thomas SANKARA Directeur adjoint de l’Institut de formation ouverte et à distance (IFOAD/UO2) Chercheur associé au Laboratoire les Afriques dans le Monde (LAM) de l’Institut d’études politiques (IEP) et de l’Université Bordeaux IV Montesquieu Membre du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) au Burkina Faso

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