Cinquante ans après les indépendances, la crise de l’État postcolonial qui a affecté l’ensemble de ses institutions s’est répercutée sur le système judiciaire nigérien qui souffre de multiples maux qui minent son fonctionnement. Des facteurs d’ordre économique, social et politique entravent l’accès à la justice. Malgré la volonté du constituant de marquer perpétuellement son attachement aux principes démocratiques et aux valeurs universelles de protection et de promotion des droits de l’homme, l’accès à la justice reste encore problématique. En effet, de nombreuses contraintes identifiées résultant de la pression sociale et politique, de la très grande pauvreté des justiciables et de la méconnaissance de leurs droits et obligations, rendent difficile l’accès à la justice. Ces contraintes multidimensionnelles qui conduisent au dysfonctionnement de la justice aggravent l’insécurité juridique en provoquant la méfiance des justiciables vis-à-vis de la justice moderne. Pour renouer la confiance entre la justice et les justiciables et restaurer la crédibilité de cette institution incontournable, les pouvoirs publics ont entrepris, sous l’égide des partenaires au développement, des réformes tendant à assainir le secteur judiciaire. Toutefois, en dépit de cette volonté politique de restauration de la justice (par des réformes juridiques et institutionnelles), son accès reste encore une source de préoccupation. C’est pourquoi, en sus de toutes les réforme entreprises, il importe de procéder à une refonte du système judiciaire qui passe par la création de nouvelles juridictions, par l’amélioration de la procédure et la qualité des décisions judiciaires ainsi que par le renforcement des capacités des acteurs et usagers, dans le but de faciliter l’accès à la justice.

Amina BALLA KALTO

Assistante à la FSEJ/UAM

La publication a un commentaire

  1. Catsine

    J’ai pris du plaisir à lire cet article.

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