Le professeur Gerti Hesseling, de l’Université de Leiden (Pays-Bas) a mis un point final à la première version de cet article le 15 mars 2009, soit deux semaines avant sa disparition. Elle avait cependant demandé à Babacar Kanté, professeur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal), de le corriger et de le publier. Ce travail de correction et de mise à jour a été fait en hommage à sa mémoire.

« Tel Moïse sur le Sinaï, les rédacteurs de la Constitution sénégalaise reçurent de De Gaulle les tables de la loi. » Je tirais cette conclusion dans ma thèse sur la réception du droit constitutionnel français au Sénégal, publiée en 1982 [1]. Sur un point important toutefois, le modèle français ne fut pas aveuglément suivi : en 1960, lorsque le Sénégal accéda à l’indépendance, le pays opta pour un régime monocaméral, sans Sénat. Ce ne fut que près de 40 ans plus tard que le Sénégal mit en place un Sénat. Cette expérience fut très éphémère puisque le Sénat eut à peine deux années d’existence. En 2003 j’ai consacré un article à la fonction d’un Sénat, en particulier dans les pays africains relativement jeunes, aux raisons qui ont poussé le Sénégal à instituer en 1999 une assemblée de ce type et aux péripéties qu’elle a connues pendant sa courte existence [2]. Toutefois, cinq ans après la suppression du Sénat en 2001, le président de la République, Abdoulaye Wade, décida de rétablir cette institution.

Le présent article se veut une mise à jour depuis 2001. La première partie reprend dans ses grandes lignes mon article paru en 2003 et est donc consacrée principalement au premier Sénat. Dans la deuxième partie, j’analyse d’abord le contexte de la résurrection du Sénat : l’évolution politique et les multiples révisions constitutionnelles depuis l’accession au pouvoir d’Abdoulaye Wade. Ensuite, après une comparaison entre l’ancien et le nouveau Sénat, je termine mon article en m’interrogeant sur l’avenir, non seulement du Sénégal mais également d’autres pays africains.
(…)

[1] Une version adaptée de la thèse a été publiée en français sous le titre Histoire politique du Sénégal, Paris, Karthala, 1985, 437 p.

[2] L’article est en néerlandais. Son titre en français est : Emergence et disparition du Sénat au Sénégal. La traduction a été faite par Catherine Miginiac.

Gerti HESSELING †

Professeur Université de Leiden (Pays-Bas)

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