Résumé

Depuis les attentats de Grand-Bassam en 2016, revendiqués par Aqmi, la lutte contre le terrorisme transnational en Côte d’Ivoire est sortie de la singularité militaire. A côté de la riposte armée se dresse toute une batterie d’ingénieries politico-diplomatiques visant à « pacifier » sinon la pluriconfessionnalité du moins à se parer de « l’islam radical ». Cette dynamique est restée peu explorée alors qu’elle pourrait s’avérer structurante dans la politisation des politiques de sécurité à travers l’identité religieuse, notamment en contexte de lutte contre le terrorisme djihadiste et la radicalisation. Au moyen d’une grille réaliste constructiviste, le présent article permet de questionner l’horizon de l’identité religieuse ivoirienne sous deux aspects, notamment sous la forme d’une thérapie de sécurité mais aussi en tant que lieu de la médiation quotidienne de l’Etat.

Mots-clés : Politisation, politique de sécurité, pluriconfessionnalité, terrorisme transnational, sécurité de l’Etat

Abstract

Since the Grand-Bassam attacks in 2016, claimed by Aqmi, the fight against transnational terrorism in Côte d’Ivoire has moved away from military singularity. Alongside the armed response stands a whole battery of politico-diplomatic ingenuities aimed at “pacifying”, if not multi-faith, then at least adorning itself with “radical Islam”. This dynamic has been little explored, even though it could prove to be a structuring factor in the politicization of security policies through religious identity, particularly in the context of the fight against jihadist terrorism and radicalization. Using a constructivist realist grid, this article examines the horizon of religious identity in Côte d’Ivoire from two angles, notably as a form of security therapy, but also as a site of everyday mediation by the state.

Key word : Politicization, security policy, multi-professionalism, transnational terrorism, State security