Résumé
Pendant très longtemps, a fonctionné au Sénégal, un pacte tacite dont les contractants étaient d’une part, l’Etat et ses élites politiques et d’autre part, les chefs religieux et leurs disciples. Dans ce contrat, les dividendes immédiats et matériels étaient engrangés par les élites politiques et les chefs religieux. Mais les mutations profondes qui ont affecté les populations, la transformation de certains guides religieux en hommes d’affaires, l’éveil des consciences au sujet des obligations réciproques entre le marabout et le disciple et au sujet des limites de ces obligations, ont remis en cause l’intercession politique des guides religieux. Une telle remise en cause oblige les contractants à réfléchir sur le réaménagement du contrat.