Assurément, l’une des réformes phares de la Constitution ivoirienne de la troisième République, adoptée par référendum en novembre 2016[1], réside dans l’institution d’un poste de vice-président de la République. Cette réforme phare, qui s’inscrit dans une certaine tendance aujourd’hui dans l’espace africain francophone[2], était pourtant rapidement passée en éclipse puisque depuis environ deux ans, le poste de vice-président est resté vacant suite à la démission en juillet 2020 du tout premier vice-président de l’histoire constitutionnelle de la Côte d’Ivoire (à savoir Daniel Kablan DUNCAN qui avait pris fonction le 16 janvier 2017).
La désignation récente d’un nouveau vice-président, le mardi 19 avril 2022, en la personne de l’ex gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à savoir Tiémoko Meyliet KONE, met ainsi fin à l’éclipse de cette nouvelle institution vice-présidentielle. Le retour à la lumière de l’institution vice-présidentielle qui, à sa création, a pourtant été vendue comme une lune constitutionnelle par les maîtres d’œuvre de la Constitution de la troisième République, offre l’occasion de mener un tant soit peu la réflexion sur la fonction de vice-président en Côte d’Ivoire en scrutant notamment le point de savoir si les conditions et les modalités de sa désignation lui assurent une légitimité.
[1] RFI, « Côte d’Ivoire: adoption de la nouvelle Constitution par référendum », publié le : 01/11/2016, https://www.rfi.fr/fr/afrique/20161101-cote-ivoire-adoption-nouvelle-constitution-referendum
[2] Sylvain OUÉDRAOGO, « Le statut constitutionnel du Vice-Président en Afrique noire francophone », Revue burkinabè de droit (RBD), n°61, 2e semestre, 2020, p.385 ; Cossoba , « Le vice-président de la république dans le nouveau Constitutionnalisme en Afrique noire francophone », Vénégré : La Revue Africaine des Sciences Administrative, Juridique et Politique, mai 2021, pp. 1-29, http://www.larevuevenegre.com/download/le-vice-president-de-la-republique-dans-le-nouveau-constitutionnalisme-en-afrique-noire-francophone/