RESUME
L’Afrique est confrontée à une résurgence des coups d’Etat notamment dans sa partie francophone. La plupart des putschistes font l’option de prêter serment sous le regard adoubé ou impuissant du juge constitutionnel qui soit, est maintenu dans ses fonctions, soit ressuscité pour les besoins de la prestation du serment. Les militaires au pouvoir en violation de l’ordre constitutionnel se servent d’une charte de transition sur laquelle ils prêtent serment. Quelle est alors la valeur juridique du serment des militaires auteurs de coups d’Etat en Afrique ? Les putschistes sont-ils obligés de se draper de tels oripeaux démocratiques pour légitimer leur pouvoir ? Cette théâtralisation de la prise du pouvoir est de l’ordre du symbolique et relève d’une volonté de s’accorder l’onction de légitimité populaire. La prestation de serment des militaires au pouvoir relève d’une anomalie juridique quoiqu’elle représente une panacée politique.
Mots clés : serment – militaire – coup d’Etat – légitimité – légalité
Africa is facing a resurgence of coups d’Etat, particularly in its French-speaking part. Most putschists opt to take the oath under the knighted or powerless gaze of the constitutional judge who is either retained in his position or resurrected for the purposes of taking the oath. The military in power, in violation of the constitutional order, use a transition charter on which they take an oath. What then is the legal value of the oath of the military perpetrators of coups in Africa? Are the putschists obliged to drape themselves in such democratic trappings to legitimize their power? This dramatization of the seizure of power is of the symbolic order and stems from a desire to grant oneself the anointing of popular legitimacy. The swearing-in of the military in power is a legal anomaly although it represents a political panacea.
Keywords: oath – military – coup d’état – legitimacy – legality