La problématique du terrorisme est devenue une véritable préoccupation à partir de la fin des années 1980 mais a marqué profondément les esprits avec l’attentat du 11 septembre 2001survenu à New York aux Etats Unis d’Amérique. Depuis lors, aucun pays n’échappe à ce fléau. L’Afrique de l’ouest est singulièrement touchée suite à l’effondrement de la Lybie et en devient l’épicentre. Les pays de la zone relativement stables et à l’abri de ce phénomène ne sont plus épargnés. Toute chose qui amène chacun des pays à prendre des mesures pour y faire face.

C’est fort à propos que dans sa parution du 21 décembre 2022, le magazine Jeune Afrique sous la plume de Baudelaire MIEU, son correspondant à Abidjan, renseigne que « L’État ivoirien a acté sa nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme, qui sera mise en œuvre dès janvier 2023. Alassane OUATTARA veut ainsi renforcer d’un cran la vigilance et prendre de nouvelles mesures avant qu’une attaque ne survienne dans la perspective de la Coupe d’Afrique des Nations en Janvier 2024 »[1].  Si cet article de Jeune Afrique a le mérite d’informer de l’existence d’un nouveau plan de lutte contre le terrorisme en Côte d’Ivoire, il faut bien se garder de croire que ce plan aurait attendu la programmation de l’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire pour être mise en branle.

En effet, parce que « Le terrorisme est devenu, la première épidémie à virus humain par contagion impulsive et imprévisible, parce que la plus dévastatrice des maladies dont les symptômes échappent toujours à l’intelligence humaine »[2], et parce qu’elle sévit déjà dangereusement dans la sous-région ouest-africaine et a déjà affecté et endeuillé la Côte d’Ivoire à plusieurs titres et reprises, le terrorisme préoccupe au plus haut point les autorités ivoiriennes. Et pour cause, jusqu’à la date fatidique du dimanche 13 mars 2016, la Côte d’Ivoire était encore épargnée des attaques terroristes et l’opinion publique ivoirienne ne percevait les actions terroristes qu’à la télévision et /ou comme des évènements lointains.

 Mais l’attentat du 13 mars 2016 à la station balnéaire de Grand Bassam, haut lieu touristique ivoirien, classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO et qui plus est, en un dimanche ensoleillé où la plage était bondée de monde, a causé l’émoi dans toute la population ivoirienne et montré la vulnérabilité de notre pays face au phénomène terroriste. Cette attaque qui a fait officiellement 19 morts et 33 blessés ainsi que des disparus a été revendiquée le soir même de l’attentat par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) à travers la katiba Al Mourabitoun.

[1] Baudelaire MIEU, « Côte d’Ivoire : le nouveau plan de d’Alassane OUATTARA contre le terrorisme », Jeune Afrique, 21 décembre 2022.

[2] COULIBALY Mamadou Kounvolo, « Le terrorisme dans le droit pénal ivoirien : une méprise ou une option législative justifiée », RAMReS, 2019, 36p, p.18.

Famoussa COULIBALY

Enseignant-Chercheur en Action Humanitaire et Résolution des Conflits à la Chaire Unesco pour la Culture de la Paix - Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan Cocody-Côte d’Ivoire