RESUME

La problématique de l’instauration de vice-présidences en Afrique noire francophone est persistante. Pratique très ancienne au Gabon et au Burundi, d’autres pays tels que la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Tchad ont récemment révisé leur loi fondamentale pour instaurer la vice-présidence. Il apparait à cet égard que le droit constitutionnel africain francophone a connu de nombreuses évolutions ces dernières années. L’institutionnalisation de la vice-présidence parait assurément apte à conforter certains acquis politiques africains depuis les indépendances, ou à remédier à certaines carences démocratiques, autant qu’à pallier les cas d’empêchement au sommet de l’Etat. Cependant, loin d’être prétentieux, le risque d’appropriation de pouvoir est assez fort. Les constituants africains d’aujourd’hui qui optent pour un régime présidentiel instaureraient délibérément et nécessairement la dictature légale du Président de la République, nonobstant la fin du monopartisme. Malgré la tendance inavouée des chefs d’Etats africains de concentrer les pouvoirs et de s’éterniser au pouvoir par tous les moyens, ce changement du paradigme constitutionnel africain permet d’adapter le régime politique aux contextes africains.

 

Mots clés : institutionnalisation, constitution, vice-présidence, Afrique noire francophone.

Allah-Adoumbeye Djimadoumngar

Maitre-Assistant de Droit Public (CAMES) Université de N’Djaména

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