Résumé

Au Sénégal, le contexte pré-électoral est souvent l’occasion pour les acteurs politiques de proposer des réformes institutionnelles susceptibles de renforcer le système électoral et, par là, de consolider la démocratie. Cette période est souvent mise à profit par le chef de l’Etat pour procéder à des réformes susceptibles de conforter son pouvoir. Dans cette étude, nous tentons de vérifier l’hypothèse selon laquelle en matière de gouvernance politique, les solutions négociées sont les mieux à même de garantir un consensus durable sur les institutions et les règles du jeu démocratique. Cette réflexion ne s’intéresse donc pas particulièrement au contenu des réformes ou à leur pertinence juridique, elle pose la problématique de leur légitimité ; la construction d’un consensus fort autour des propositions de réforme étant considérée comme un vecteur de légitimation. Il s’agit dès lors de voir comment et pourquoi on en est arrivé, à l’approche des élections de 2017 et de 2019, à rechercher désespérément un consensus sur les réformes institutionnelles, alors que celui-ci semblait être acquis après les Assises nationales de 2008-2009 et à l’issue des travaux de la Commission de réforme des institutions en 2013.

Abstract

In Senegal, the pre-election context is often an occasion for political actors to propose institutional reforms that can strengthen the electoral system, which then promotes democratic consolidation. This period is often turned to good account by the head of the State to carry out reforms with a view to consolidating his power. In this paper, we are trying to verify the hypothesis that in terms of political governance, negotiated solutions are most likely to ensure durable consensus on institutions and rules of the democratic arena. Therefore, our analysis does not lay emphasis on the content of reforms or their relevance but it raises the issue of their legitimacy ; the achievement of a strong consensus on reform proposals considered as a vehicle of legitimation. We’ll accordingly examine why and how, in the approaching 2017 and 2019 elections, a consensus on institutional reforms appears to be impossible while it seemed to be reached after the 2008-2009 National Conference and the results of the Commission of reform of the institutions in 2013.

Papa Fara DIALLO

Docteur, Enseignant-Chercheur en Science politique Université Gaston Berger de Saint-Louis - Sénégal

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