C’est peu d’affirmer que le juge et la justice sont aujourd’hui largement dévalorisés dans bon nombre d’États africains. Les échos que l’on peut avoir des sentiments et de l’attitude des justiciables vont parfois même au-delà de la vision que l’on en a de l’extérieur du continent, instruit de ce que les médias répercutent de la politique et des problèmes de société locaux.

Toute généralisation est par essence excessive et caricaturale. Mais il s’agit cependant là, avec des nuances et des inflexions variables, d’un phénomène aussi manifeste qu’incontestable, que viennent confirmer les entretiens que l’on peut avoir sur place avec les parties en présence, juges aussi bien que plaideurs. Plus significative encore en est la portée s’agissant de la justice administrative, c’est-à-dire de l’efficacité et de la crédibilité de l’intervention du juge à l’endroit de l’administration, État et personnes publiques, dont tout un chacun doit être en droit d’attendre la reconnaissance et la protection de ses droits, face aux abus possibles des détenteurs du pouvoir et de la puissance publique.
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Jean-Marie BRETON

Professeur Université des Antilles et de la Guyane Doyen honoraire

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