Une nouvelle revue, dénommée « AFRILEX – Droits d’Afrique », réalisée par le Centre d’Études et de Recherches sur les Droits Africains et le Développement Institutionnel des pays en développement (CERDRADI) vient d’être créée à l’Université Montesquieu – Bordeaux IV. Appuyée par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), et en partenariat avec le Centre d’Étude d’Afrique Noire de Bordeaux (CEAN), la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (Sénégal) et l’UFR de Sciences Juridiques, Administratives et Politiques de l’Université d’Abidjan (Côte d’Ivoire), « AFRILEX – Droits d’Afrique », a pour objectif de prolonger et de redynamiser l’intérêt que ces institutions manifestent aux questions juridiques et institutionnelles relatives au continent africain.

La naissance d’une revue constitue toujours un événement important. Ceux qui en ont l’initiative éprouvent la grande satisfaction de proposer un cadre de réflexion et de travail où s’expriment des chercheurs d’origines diverses. Les autres y voient un outil de travail et de réflexion qui leur permet de contribuer à la recherche. Celle de la revue « Afrilex-Droits d’Afrique » est encore plus significative. Elle présente un intérêt évident à plus d’un titre.

D’abord par son caractère inédit en tant qu’elle se présente sous la forme d’ une revue électronique, à un moment où la recherche et la publication internationales sont largement simplifiées grâce à l’ utilisation du réseau Internet et de certains outils associés. Ce prodigieux instrument informatique qui touche aujourd’hui des domaines aussi divers que précieux, ne peut être ignoré par le CERDRADI et le CEAN. La création de cette revue par l’équipe de recherche de l’Université Montesquieu – Bordeaux IV est une solution proposée à tous les chercheurs intéressés par les problèmes juridiques de l’Afrique, et plus particulièrement, aux nombreux autres enseignants et chercheurs situés sur le continent africain. Ceux-ci, malgré les efforts fournis dans la création de revues juridiques, rencontrent souvent d’énormes difficultés pour publier les résultats de leur recherche ou participer aux importants débats consacrés à leurs pays respectifs.

Incontestablement, la revue est un support informatique approprié : plus qu’une simple revue, « Afrilex – Droits d’Afrique » est non seulement un laboratoire virtuel de recherche, mais elle sous-tend aussi la mise en place d’un système de communication interactif. Cela permet à un comité de rédaction et un conseil scientifique d’assurer la gestion et l’évaluation scientifique des contributions envoyées par voie Internet ou, à défaut, par voie postale, et de garantir ainsi la valeur des articles publiés. Elle donne également aux chercheurs du monde entier la possibilité de participer à un forum de discussion. Celui-ci est ouvert à tous et permet de suggérer des thèmes, de proposer des articles au comité de lecture, de réagir à partir des études contenues dans la revue, de donner des informations sur les manifestations, projets, publications… bref, de contribuer à l’ émergence d’une communauté scientifique de juristes et institutionalistes, dynamique et productive. Une revue de ce type ne pouvait pas mieux tomber, à l’heure où les informations circulent avec une extraordinaire vitesse et où les chercheurs, parfois situés dans des endroits les plus reculés du monde, ont besoin d’être informés et de réagir aussi rapidement sur les questions qui les intéressent.

La revue « Afrilex-Droits d’Afrique » revêt ensuite un intérêt lié directement à l’existence et aux objectifs du centre : celui d’être consacrée à l’étude du droit, des institutions, à l’analyse des systèmes de droit sur l’ensemble des pays africains, dans une problématique de développement institutionnel. Elle naît au début de ce troisième millénaire, porteur de tant d’ espoirs pour toutes les populations africaines en attente de l’instauration d’un véritable État de droit où justice, liberté, développement économique et institutionnel ne seront pas des mots sans substance. Dans cette perspective, la revue « Afrilex – Droits d’Afrique » permet à tous ceux qui se préoccupent des questions juridiques africaines, dans toutes les branches du droit, de produire un sérieux travail de réflexion sur le droit en Afrique, sur ses rapports avec le développement politique et l’organisation sociale. Articulée dès l’origine sur des pôles français, africains, canadiens et belges, elle s’appuie sur une diversité qui lui permettra de mettre en contact des spécialistes de tous horizons, pour favoriser les échanges et le développement de recherches communes.

Enfin, mais est-il nécessaire de le préciser, la revue n’a nullement vocation à entrer en concurrence avec d’ autres revues existantes sur le continent africain ou ailleurs. Elle doit surtout et avant tout être accueillie comme une contribution complémentaire aux recherches et réflexions depuis longtemps entamées sur l’Afrique. Elle espère établir avec elles une véritable synergie capable d’imposer les droits et institutions en Afrique comme des objets scientifiques crédibles et significatifs.

Le présent numéro est consacré aux « réalités et à la pertinence du droit du travail en Afrique » et a rassemblé de nombreux travaux, réalisés par des chercheurs africains et français, soulevés aujourd’hui par le droit du travail sur le continent africain. Ce premier thème de droit privé, est suivi d’une partie « doctrine » où sont publiées des analyses faites par des enseignants et chercheurs africains sur des questions de droit diverses. Une troisième rubrique est consacrée à la jurisprudence. Ainsi ont été publiées quelques décisions importantes rendues par certaines juridictions africaines, accompagnées d’une sommaire note de présentation.

Enfin, une bibliographie relative au continent est également présentée et commentée.

Ce premier numéro, nous l’espérons, fera certainement parler de lui. Il sera surtout suivi d’autres dont le contenu est d’ores et déjà défini par l’équipe, grâce à l’envoi de thèmes et de contributions proposés au comité de rédaction. Cela nous fait légitimement croire que la revue « Afrilex – Droits d’Afrique » était bien attendue. Nous assurons à tous ceux qui ont l’espoir et la ferme volonté de collaborer avec elle, que l’ ambition est certes grande, mais elle mérite amplement d’être tentée parce qu’elle est riche, passionnante et surtout prometteuse.

Alioune Badara FALL

Rédacteur en chef - Chef de projet Professeur des universités - Droit public Co-Directeur du CERDRADI

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